5
Les trois sœurs
Je découvris la faux du jardinier dans un appentis. Après avoir ôté mon manteau et relevé mes manches, je me mis au travail. Je commençai dans la partie où les tombes étaient des dalles horizontales, c’était plus facile.
J’avais souvent manié la faux, à la ferme ; je retrouvai vite le bon geste. Je supportais assez bien la chaleur, mais, vers le milieu de l’après-midi, le soleil se mit à taper si fort que la sueur me coulait dans les yeux. Il me parut raisonnable de faire une pause et de reprendre un peu plus tard.
Il y avait un puits, derrière la maison. Je fis descendre le seau et remontai une eau aussi froide et délicieuse que celle des torrents proches de Chipenden. Après avoir étanché ma soif, je m’assis, le dos appuyé contre le tronc d’un if, et fermai les yeux. Bercé par le bourdonnement des insectes, je dus m’assoupir, car je fus brusquement tiré de ma somnolence par un aboiement lointain. Je m’aperçus alors que l’après-midi était fort avancé, et j’avais à peine fauché la moitié du cimetière. M’attendant à voir revenir le père Stocks et l’Épouvanteur d’un instant à l’autre, je me remis aussitôt à la tâche.
J’en eus terminé juste avant le coucher du soleil. Il me fallait encore ramasser l’herbe coupée, mais je décidai que ça attendrait le lendemain. Ni le prêtre ni mon maître n’était de retour. Je revenais à la maison lorsqu’un bruit léger attira mon attention. Cela provenait de derrière le petit mur de pierre, sur ma gauche : on marchait dans l’herbe.
— Ma foi, lança une fille, tu as fait du bon boulot ! Voilà des mois que cet endroit n’a pas été aussi propre !
— Alice ! m’exclamai-je.
Mais ce n’était pas elle, même si, au son de cette voix, j’avais pu m’y tromper. De l’autre côté du muret se tenait une fille à peu près de la même taille, quoiqu’un peu plus âgée. Tandis qu’Alice avait les yeux bruns et les cheveux noirs, le regard de l’inconnue était vert, comme le mien. De longs cheveux d’un blond pâle lui tombaient sur les épaules. Elle portait une robe élimée, bleu ciel, dont les manches effilochées étaient trouées aux coudes.
— Je ne suis pas Alice, mais je sais où elle est. C’est elle qui m’envoie. Elle veut que tu viennes tout de suite. Elle m’a dit : « Amène-moi Tom ! J’ai besoin d’aide, c’est urgent ! » Elle ne m’a pas prévenue que tu étais si joli garçon. Tu es plus agréable à regarder que ton vieux maître !
Je me sentis rougir. Mon instinct me criait de ne pas me fier à cette fille. Elle était agréable à regarder, elle aussi, avec ses grands yeux brillants ; mais il y avait quelque chose de sournois dans les plis de sa bouche.
— Où est Alice ? Pourquoi n’est-elle pas avec toi ?
— Elle n’est pas très loin, par là-bas, fit-elle en désignant vaguement le sud. On y sera en dix minutes, tout au plus. Elle n’a pas pu m’accompagner à cause d’un lien.
— Un lien ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Tu es apprenti épouvanteur, et tu n’as pas entendu parler des sorts qui lient ? Quelle honte ! Ton maître manque à tous ses devoirs. Alice est retenue par un sort. Elle ne peut pas faire plus de cent pas autour de son point d’attache. Un sort bien conçu, c’est plus efficace que des chaînes. Mais je peux t’amener assez près pour que tu la voies.
— Qui a fait ça ? demandai-je. Qui a jeté ce sort ?
— Les Mouldheel, qui veux-tu que ce soit ? Ils la prennent pour une sorcière renégate, une traîtresse. Ils vont la tourmenter, c’est sûr !
— Bon, je vais chercher mon bâton !
— Ne perds pas de temps à ça ! Elle est dans une sale situation.
— Attends-moi ici, répliquai-je avec fermeté. J’en ai pour une minute.
Je courus jusqu’à la maison, empoignai mon bâton et revins aussi vite. La fille patientait derrière le muret. Je le franchis d’un bond. D’un coup d’œil je vérifiai si elle ne portait pas de souliers pointus. Elle était pieds nus. Elle surprit mon regard et sourit. Lorsqu’elle souriait, elle était vraiment jolie.
— Pas besoin de chaussures, en été, dit-elle. J’aime sentir le moelleux de l’herbe sous mes pieds et la fraîcheur de la brise autour de mes chevilles. Au fait, on m’appelle Mab, au cas où ça t’intéresserait.
Elle se mit en route, me conduisant à grands pas vers le sud. Malgré une dernière bande lumineuse à l’ouest, il ferait vite nuit. Je ne connaissais pas les environs, et il aurait sans doute été judicieux que je me munisse d’une lanterne. Par chance, j’y voyais mieux dans le noir que la plupart des gens et, au bout d’une dizaine de minutes, un croissant de lune monta derrière les arbres, éclairant notre chemin de sa pâle clarté.
— C’est encore loin ? m’enquis-je.
— Dix minutes, tout au plus.
— Tu as déjà dit ça quand on est partis ! protestai-je.
— Ah oui ? Alors, je me suis trompée. Ça m’arrive. Quand je marche, je m’évade dans mon propre monde, et je ne vois pas le temps passer…
Nous traversions une lande pentue longeant la colline de Pendle. Vingt bonnes minutes s’écoulèrent avant que nous atteignions notre destination : un monticule arrondi couvert d’arbustes et d’épais buissons, en bordure d’un bois. L’énorme masse noire de Pendle le dominait.
— C’est là que nous allons attendre Alice, là-haut, dans ces arbres.
Je sondai l’obscurité qui régnait sous les branches, mal à l’aise. N’allais-je pas tomber dans un piège ? Cette fille semblait compétente en matière de sortilèges. Elle avait pu se servir du nom d’Alice pour m’attirer ici.
— Où est-elle, en ce moment ? demandai-je d’un ton suspicieux.
— Elle est retenue dans une maison forestière, pas très loin. Tu ne peux pas t’en approcher, ce serait dangereux.
Ça ne me plaisait pas du tout. En dépit du danger, je voulais voir Alice tout de suite. Je m’exhortai cependant à la patience.
— Bon, fis-je en serrant plus fort mon bâton, je te suis.
Mab m’adressa un petit sourire et s’engagea sous le couvert des arbres, prenant un sentier sinueux encombré de buissons et de ronciers. J’étais prêt à me servir de mon bâton à la première alerte.
J’aperçus bientôt des éclats de lumière, au-dessus de nous. Je me sentais de plus en plus anxieux. Qu’est-ce qui nous attendait, là-haut ?
Au sommet de la butte, il y avait une clairière où des souches formaient une sorte de cercle. On aurait dit que les arbres avaient été abattus dans le simple but de fournir des sièges. Je fus fort surpris de découvrir là deux autres filles, assises, une lanterne à leurs pieds. Elles étaient un peu plus jeunes qu’Alice. Elles me dévisagèrent avec de grands yeux qui ne clignaient pas.
— Voici mes sœurs, dit Mab. Celle de gauche, c’est Jennet ; l’autre s’appelle Beth. Si j’étais toi, je ne me soucierais pas de me rappeler leur nom. Elles sont jumelles, et tout le monde les confond.
Effectivement, elles paraissaient identiques. Leurs longs cheveux étaient du même blond pâle que ceux de leur aînée ; là s’arrêtait la ressemblance. Toutes deux étaient très minces, avec une petite figure étroite, des yeux perçants, un nez légèrement crochu. Leur bouche à la ligne dure n’était qu’une fente horizontale. Comme Mab, elles portaient des robes élimées et elles étaient pieds nus.
Ma main se crispa sur mon bâton. Les jumelles me fixaient avec intensité, mais leur regard restait sans expression. Impossible de deviner si elles étaient hostiles ou amicales.
— Assieds-toi, Tom, et repose tes jambes, me conseilla Mab en désignant une souche en face de ses sœurs. Il peut se passer un moment avant qu’on puisse voir Alice.
J’obtempérai, incertain. Mab s’installa à ma gauche, et le silence tomba. Pour m’occuper, je comptai les souches. Il y en avait treize. Il me vint à l’esprit que ce pouvait être un lieu de rendez-vous pour un conventus de sorcières.
À peine m’étais-je fait cette réflexion troublante qu’une chauve-souris traversa la clairière avant de disparaître dans les branches derrière moi. Puis ce fut un papillon de nuit qui, dédaignant la lumière des lanternes, se mit à virevolter autour de la tête de Jennet comme attiré par la flamme d’une chandelle. La fille ne portait aucune attention à la phalène, pourtant prête à se poser sur le bout de son nez.
Soudain, elle ouvrit la bouche et, d’un vif coup de langue, attrapa le papillon et l’ingurgita. J’en restai pantois. Alors, pour la première fois depuis mon arrivée, son visage s’anima. Un sourire lui étira les lèvres. Elle mâcha l’insecte et déglutit bruyamment.
— Il était bon ? s’enquit sa sœur Beth en lui lançant un regard en coin.
— Bien juteux ! Ne t’en fais pas, tu auras le prochain.
— T’inquiète pas pour moi ! Mais s’il n’en vient pas d’autre ?
— On jouera à un jeu, et je te laisserai choisir.
— Jouons à Crache-Aiguille ! J’aime bien.
— Parce que tu gagnes tout le temps. Tu sais que je ne réussis que le vendredi. On est mercredi. Le mercredi, je ne produis que des plumes. Propose autre chose.
— Roule-Buisson ? suggéra Beth.
— C’est un bon jeu, admit Jennet. La première en bas a gagné !
Aussitôt, elles se laissèrent tomber en arrière et entamèrent une série de galipettes ; elles dévalaient la pente de plus en plus vite à travers les broussailles et les ronciers, dans des craquements secs de branches qui se brisent, ponctués de cris de douleur et de gloussements hystériques. Enfin le silence revint, et j’entendis, tout près, le hululement d’un hibou. Je levai la tête, mais ne vis rien.
Mab commenta :
— Mes sœurs adorent ce jeu. Elles vont finir la soirée en léchant leurs plaies, aussi sûr qu’un œuf est un œuf !
Quelques minutes plus tard, les jumelles réapparurent et reprirent leur place en face de moi. Elles étaient dans un bel état : leurs robes en lambeaux – l’une des manches de Jennet était arrachée –, la peau zébrée de coupures et d’écorchures, des brindilles plein les cheveux. Je ne sus si je devais éclater de rire ou compatir. Un mince filet de sang coulait du nez de Beth jusque sous son menton ; elle ne semblait pas s’en soucier.
Se nettoyant la lèvre d’un coup de langue, elle s’écria :
— On s’est bien amusées !
Puis elle suggéra :
— Une partie de Vérité-Audace ?
— Ça me va, si c’est le garçon qui commence, fit Jennet en me défiant du regard.
D’un ton provocant, Beth me lança :
— Vérité, Audace, Baiser ou Promesse ?
— Je ne joue pas, déclarai-je avec fermeté.
Mab insista :
— Sois gentil avec mes petites sœurs ! Vas-y ! Fais un choix ! Ce n’est qu’un jeu.
— Je ne connais pas les règles.
C’était vrai. Je n’avais jamais entendu parler de ce jeu. Ça m’avait tout l’air d’être un truc de filles, et je n’avais pas eu de sœur.
— C’est facile, m’expliqua Mab. Si tu prends Vérité, tu dois répondre à une question avec sincérité. Audace, on te donne une tâche à faire. Baiser, tu embrasses quelqu’un ou quelque chose, c’est selon, et tu n’as pas le droit de te dérober. Promesse, c’est le plus difficile. Lorsque tu en as fait une, tu es lié par elle, peut-être pour toujours.
— Non, répétai-je. Je ne veux pas jouer.
— Ne sois pas idiot ! De toute façon, tu n’as pas le choix. Tu ne quitteras cet endroit que lorsqu’on te le permettra. Tu es cloué ici, tu n’as pas remarqué ?
Mon malaise s’accentuait. Il me paraissait à présent évident que, depuis notre rencontre au cimetière, Mab me manipulait. J’avais cessé de croire qu’on était là pour délivrer Alice. Quel imbécile j’étais ! Pourquoi l’avais-je suivie ?
Je voulus me lever ; j’en fus incapable. Mon corps était vidé de toute énergie. Mes bras retombèrent sans force et mon bâton de sorbier roula dans l’herbe.
— Tu seras bien plus à l’aise sans ce sale bâton, dit Mab. Tu joueras avec nous, que tu le veuilles ou pas. Tu joueras, et tu aimeras ça, tu verras. Allez, c’est toi qui commences. Choisis !
Je n’en doutais plus, désormais, ces trois filles étaient des sorcières. Mon bâton était hors de portée, et j’étais trop faible pour m’enfuir. Je n’avais pas vraiment peur, tant tout cela ressemblait à un rêve. Mais je savais que je ne dormais pas et que j’étais en danger. Je pris donc une longue et profonde inspiration et m’efforçai de réfléchir calmement. Mieux valait les contenter, pour le moment. Quand elles seraient bien prises par le jeu, je trouverais peut-être une solution pour leur échapper.
Mais laquelle des quatre options était la meilleure ? « Audace » m’obligerait à accomplir quelque tâche périlleuse sans moyen de m’y soustraire. « Promesse » était plus que risqué ; les promesses que j’avais faites jusque-là ne m’avaient causé que des ennuis. « Baiser » semblait le moins dangereux. Puis je me rappelai que je devrais embrasser quelqu’un ou quelque chose, et l’idée ne me plaisait guère. Je me décidai pour « Vérité ». Mon père m’avait appris à parler vrai. Quel mal pouvait-il y avoir à ça ?
— Vérité, dis-je.
Les trois filles échangèrent un sourire, comme si elles avaient souhaité cette réponse.
— Parfait ! s’écria Mab, triomphante. Parle-moi donc en vérité ! Et tu feras bien, si tu connais tes intérêts. Tu ne voudrais pas nous tromper, n’est-ce pas ? Voici la question : laquelle de nous trois préfères-tu ?
Je la regardai, ahuri. Je m’attendais à tout sauf à ça. Que dire ? Si j’en désignais une, les deux autres se sentiraient offensées. D’ailleurs, pour être franc, toutes les trois me faisaient peur. Je ne les aimais pas, c’était ça la vérité.
— Je ne préfère aucune de vous, dis-je, parce que je n’en aime aucune. Je ne voudrais pas me montrer désagréable, mais vous me demandez la vérité, et c’est la pure vérité.
Elles émirent toutes les trois un sifflement de rage. D’une voix basse et menaçante, Mab reprit :
— Ça ne va pas. Tu dois en désigner une.
— En ce cas ce sera toi, Mab. Tu es celle que j’ai vue en premier.
J’avais parlé d’instinct, sans réfléchir, mais Mab eut un sourire satisfait.
— À mon tour ! dit-elle en se tournant vers ses sœurs. Je prends « Baiser » !
— Embrasse Tom ! s’exclama Jennet. Embrasse-le tout de suite, et fais-le tien pour toujours !
Aussitôt, Mab se leva et se planta devant moi. Elle se pencha et posa les mains sur mes épaules.
— Lève-toi ! ordonna-t-elle.
Vidé de toute volonté, j’obéis. Mes yeux plongèrent dans ses yeux verts ; son visage s’approcha du mien. Elle avait un joli visage, mais son haleine était celle d’un chien. Le monde se mit à vaciller autour de moi, et, si elle ne m’avait pas soutenu, je me serais écroulé.
Puis, à l’instant où ses lèvres chaudes se pressaient doucement sur les miennes, je ressentis des piqûres douloureuses sur mon avant-bras gauche, comme si on m’y enfonçait une longue épine à quatre reprises.
Gémissant, je vacillai. Mab poussa une exclamation et bondit en arrière.
Je regardai mon bras. Il portait quatre cicatrices, et je me rappelai ce qui les avait causées. Alice m’avait un jour empoigné avec tant de force que ses ongles avaient profondément pénétré ma chair. Lorsqu’elle m’avait lâché, quatre gouttes de sang brillaient sur ma peau.
Longtemps après, tandis que nous nous rendions chez sa tante à Staumin, Alice avait passé le doigt sur mes cicatrices en disant – je n’ai jamais oublié ces mots : « Je t’ai imposé ma marque. Elle ne s’effacera jamais. »
Je n’étais pas sûr, alors, d’avoir compris ce que cela signifiait, et elle ne me l’avait pas expliqué. De nouveau, à Priestown, nous nous étions querellés et je m’apprêtais à partir de mon côté quand Alice avait crié : « Tu es à moi ! Tu m’appartiens ! »
À ce moment-là, je n’y avais pas vraiment prêté attention. Apparemment, la chose avait beaucoup plus d’importance que je ne lui en avais accordé. Alice et ces trois filles paraissaient croire qu’une sorcière avait le pouvoir de s’attacher quelqu’un pour la vie. Vrai ou pas, j’avais échappé au pouvoir de Mab, et c’était grâce à Alice.
Tandis que Mab se remettait sur ses pieds, l’air furieux, je lui montrai les cicatrices sur mon bras.
— Je ne peux t’appartenir, Mab, dis-je, les mots sortant de ma bouche comme par enchantement. Je suis déjà à quelqu’un. J’appartiens à Alice.
J’avais à peine fini de parler que Beth et Jennet se laissaient de nouveau tomber à la renverse et dévalaient la pente en folles roulades. De nouveau, j’entendis les craquements de branches et les froissements de feuilles. Mais, cette fois, aucune des deux ne rit ni ne cria.
Les yeux de Mab flambaient de colère. D’un geste vif, je ramassai mon bâton et l’élevai devant moi, prêt à la frapper s’il le fallait. Elle tressaillit et recula de deux pas.
Puis elle siffla entre ses dents :
— Un jour, c’est à moi que tu appartiendras, aussi sûr que je m’appelle Mab Mouldheel ! Et bien plus tôt que tu ne le crois ! Je te veux, Thomas Ward, et tu seras à moi quand Alice sera morte !
Elle fit volte-face, s’empara des deux lanternes et s’élança entre les arbres à la suite de ses sœurs.
Je me mis à trembler de tous mes membres : je venais de discuter avec trois sorcières du clan Mouldheel ! Mab avait su où me trouver – Alice avait dû le lui dire. Alors, où était-elle ? Mab et ses sœurs connaissaient l’endroit, j’en étais certain.
J’étais tenté de courir à Downham raconter mon aventure à l’Épouvanteur. Mais je n’avais pas aimé la façon dont Mab m’avait menacé. Alice était sûrement prisonnière des trois sœurs ; si elle était en leur pouvoir, elles la tueraient peut-être dès leur retour. Je n’avais pas d’autre choix que de leur emboîter le pas.
J’allais m’aventurer dans la partie est de la colline, la plus dangereuse ; marcher vers ces trois villages qui, sur la carte dessinée par le père Stocks, formaient le Triangle du Diable.